Volodarka est le nom d’un village classé zone 4 depuis la catastrophe du 26 avril 1986. Vassili et Viera se sont rencontrés à Volodarka cette année-là. Lui, soldat réserviste rappelé dans la nuit du 27 au 28 avril pour une mission obligatoire vers la centrale de Tchernobyl. Elle seule dans le village avec ses trois enfants.
Aujourd’hui, à Volodarka, presque 30 ans après la catastrophe : on ne reçoit pas d’aide pour rester dans cette zone si peu contaminée, dit-on. Ici, un e vie ordinaire… Les rires, l’ennui, les chants, le souffle, fut-il exténué, de ces vies invisibles, exilées dans leur propre terre. Une autre figuration du réel s’annonce. La terre maudite est aussi une puissance d’avenir qui bourgeonne, que l’on cultive, qui nourrit tout espoir. Voyage dans un non-lieu de poussière de vent. « Chez nous on n’a pas peur de la radiation, on n’en parle pas. »
Si le 26 avril 1986, une explosion équivalente à 350 bombes d’Hiroshima a transformé la petite ville de Tchernobyl en Zone interdite, on ne saura dire quand l’événement pris fin et jusqu’où il s’est propagé…
A travers la banalité du quotidien et la précarité des vies, Volodarka questionne notre civilisation du progrès, qui, loin des premiers dieux, garnit toujours la scène du monde des plus grands sacrifice humains. De ces populations exilées de leur propre terre, que savons-nous ? Sujet indésirable.
Presque 30 après la catastrophe, l’évoquer, en parler, ce n’est pas rappeler le passé. C’est tenter de se représenter notre histoire.